Le Jardin botanique accueille régulièrement des artistes qui dans le cadre d'un projet précis mènent une réflexion entre l'art et la science.
Ces interventions sont l'occasion de confronter des regards croisés sur le Jardin.
Le Jardin botanique accueille régulièrement des artistes qui dans le cadre d'un projet précis mènent une réflexion entre l'art et la science.
Ces interventions sont l'occasion de confronter des regards croisés sur le Jardin.
Balade picturale de Jaime Olivares au Jardin botanique
L’arborétum du Jardin botanique de l’Université de Strasbourg est une collection riche de plus de 2200 arbres et arbustes originaires de cinq continents. Certains, plus que centenaires, ont été plantés à la création de ce second site en 1880, en plein cœur du nouveau quartier de la Neustadt.
La genèse du projet Arbres et mythes découle de la volonté d’inciter le public à traverser ces espaces arborés séculaires, en prenant le temps d’observer les individus et les essences qui les constituent. La verticalité, la taille, et la fonction protectrice des arbres les rendent invisibles ou du moins si familiers qu’on ne s’y intéresse pas au premier abord. Alors que le visiteur se penche pour regarder, effleurer, ou bien sentir une fleur dans le Jardin et s’interroger sur son nom, ses qualités, son histoire, il passe souvent à travers l’arborétum sans lever la tête ou s’approcher d’un tronc.
Par ailleurs, l’histoire, la littérature et les œuvres d’art débordent d’anecdotes et de créations où les arbres et les humains se mêlent et donnent naissance aux mythes grâce à l’imaginaire. De ce double constat découle l’idée de confronter l’arborétum aux récits fondateurs de notre société occidentale à travers un parcours. Arbres et mythes est donc une proposition de rencontre entre l’art et la science, l’imaginaire et le végétal, le sens et la connaissance, en faisant du mythe un instrument de médiation pour aborder chaque essence de façon originale : la mythologie gréco-latine, base d’une culture commune, pour inviter le public à s’arrêter devant l’arbre et à s’interroger sur la dimension spirituelle et artistique des espèces vivantes.
Jaime Olivares, artiste plasticien, mène depuis une quinzaine d’années une réflexion picturale autour de la représentation subjective du végétal. A ce titre, il accompagne des événements ponctuels du Jardin botanique, tels que le parcours art et plantes Jardin nourricier installé lors de la création de la parcelle des plantes utiles en 2011, l’exposition Délices du jardin autour de la relecture et la valorisation des planches d’enseignement botanique du XIXe siècle ou encore Flore de Pierre en 2015 à l’occasion du millénaire de la Cathédrale Notre-Dame de Strasbourg.
Pour le nouvelle saison culturelle du Jardin consacré au thème de l'arbre, son regard de peintre se prête à l’interprétation de vingt mythes en lien avec vingt arbres de l’arborétum. Ses peintures, conçues avec une technique mixte dans un format qui rappelle la verticalité des troncs (146 x 73 cm), s’inspirent de la richesse plastique des ligneux, de leurs rythmes, de leurs formes, de leurs ombres et lumières, de leurs texture, écorce, bois, feuille… ainsi que des hommes et des dieux, de leurs amours, de leurs forces et faiblesses, de leurs corps…
En brassant des données botaniques cueillies dans le jardin, des histoires mythologiques récoltées dans les livres, des observations artistiques glanées dans les œuvres passées, et des considérations techniques puisées parmi ses obsessions picturales, l’artiste concocte des compositions allégoriques suffisamment concrètes pour que le spectateur puisse les connecter à la réalité visible présente, et, suffisamment suggestives pour qu’il puisse également voyager dans une rêverie collective en y projetant son propre imaginaire d’un passé fantasmé. Présentée en regard avec l’arbre, la peinture développe alors toute sa capacité à produire des images et des narrations, et à les mettre en résonance avec des productions anciennes tout en conservant, tel des «Rorschach», leur pouvoir évocateur.
Au-delà d’une exposition, ce parcours propose une expérience physique et sensorielle qui invite à observer, à toucher, à méditer et, surtout, à s’interroger sur la place du végétal au cœur de notre civilisation. Et, au-delà d’un catalogue, cet ouvrage est édité comme un outil de médiation à double entrée : «côté jardin», «côté mythe». Il guide la balade en éclairant les liens entre l’arbre d’aujourd’hui et les épopées antiques et nous aide à prendre conscience, à la fin de ce voyage onirique à travers l’arborétum, du rôle vital de l’arbre à nos côtés.
Shirin Khalili, commissaire de l’exposition,
chargée de médiation scientifique et culturelle
Héritage d’une faculté sans cesse en mutation, symbole et cocon de la biologie telle qu’elle a été pensée entre la fin du XIXe siècle et les années 1960, l’architecture de cette structure d’enseignement et de recherche qui nous entoure peut nous paraître aujourd’hui complétement incongrue, voire
inesthétique. Pourtant, le potentiel poétique de cet ensemble de verre et d’acier est indéniable, et, s’il a inspiré la sensibilité de l’artiste contemporaine Élisabeth de Montigny, c’est certainement que, depuis sa position externe et de plasticienne, elle a été frappée, amusée puis charmée par ses paramètres visuels et esthétiques comme les lignes, les rythmes, les textures, les matières, les perspectives, les couleurs.
En sélectionnant douze fragments spatiaux du site qui ponctuent un cheminement personnel, et en les traduisant picturalement avec une technique qui lui est propre, l’artiste installe pour le chercheur qui y travaille, un filtre qui modifie la perception qu’il en avait pour aller vers une découverte jubilatoire. Il n’est donc pas étonnant que le professeur Jacky de Montigny ait eu l’envie, à son tour, de traduire avec des mots les sensations ressenties devant ces géométries !
La rencontre de l’artiste peintre Élisabeth de Montigny avec ce lieu de science, aboutit à « Regards croisés sur le bâti », une exposition art et science qui caresse l’espoir que le public du Jardin finira aussi par porter un regard clément sur ces serres rouillées qui jadis furent clinquantes et techniquement avancées, et sur cette architecture étonnante, l’Institut, qui, dans le temps, fut à la pointe de la technologie et curieusement inspirée d’un bactériophage.
Téléchargez la plaquette de visite du parcours
Shirin Khalili, chargée
de médiation scientifique et culturelle
Parcours « art et plantes »
Vingt plantes, vingt sculptures.
L’artiste contemporain Jaime Olivares participe au dialogue en interprétant graphiquement les sculptures des végétaux de la Cathédrale. Accompagnés de leur texte « côté jardin » et « côté cathédrale », ces peintures et dessins ont constitué, sous forme de totems, un circuit art et plantes dans le Jardin botanique de juin à décembre 2015.
L’exposition art et plantes, « Délices du Jardin » est le fruit d’une rencontre originale entre le Jardin botanique et l’artiste Jaime Olivares. Il s’agit d’un dialogue Art contemporain et Sciences entre les œuvres du peintre et un contenu botanique et pédagogique.
Ce projet lie le savoir-faire de médiation scientifique du Jardin botanique à l’interprétation artistique du peintre et plasticien Jaime Olivares, qui avait déjà débuté sa recherche artistique sur le Jardin botanique avec le premier volet de cette collaboration lors du projet « jardin nourricier » en 2011.
Contactez l'artiste : jolivares[at]sfr.fr
Facebook : Jaime Olivares